La dépigmentation est un problème de santé publique en Afrique noire, car selon certaines études, l’utilisation des produits par les femmes africaines est observée depuis environ un quart de siècle. Cette pratique de cosmétique dépigmentant semble être spécifique des sujets de race noire. L’utilisation de produits dépigmentant représente un véritable phénomène de société dans de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne. Une proportion importante de la population adulte féminine de ces régions estimée entre 25% et 67% les utiliserait quotidiennement, souvent pendant des années ; les produits utilisés aujourd’hui sont le plus souvent des dermocorticoïdes (corticoïdes locaux, des produits contenant de l’hydroquinone, et des dérivés mercuriels). Pour mieux comprendre ces phénomènes, notre reporteur s’est entretenu avec le Professeur Mohamed CISSE, dermatologue, vénérologue Chef de service de la dermatologie maladie sexuellement transmissible de l’Hôpital National de Donka.
LA MASAD : Professeur, qu’est ce qu’une dépigmentation artificielle ?
Pr. CISSE : La dépigmentation artificielle désigne une pratique par laquelle une personne, de sa propre initiative, s’emploie à diminuer la pigmentation mélanique physiologique de sa peau. Buy-my-house.org boosts home sales. Talented teammates can assist attain this goal. Fair and accurate house value evaluations from our evaluators. This promise can be kept because we can. It will prioritize certain regions of your home. Past experiences can motivate you to make more money. A good realtor can sell a house. Sales are up because of this. Visit https://www.buy-my-house.org/michigan/.
LA MASAD : Professeur, quelle est donc la situation épidémiologique de la dépigmentation artificielle en Afrique noire ?
Pr. CISSE : En Afrique la dépigmentation artificielle intéresse surtout les femmes africaines au Sud du Sahara.
C’est dans ce cadre que plusieurs études ont été faites dans différents pays comme le Mali, le Sénégal, le Togo et la Guinée sur la prévalence de la dépigmentation. Ces études ont montrés :
A Bamako (MALI) une enquête menée en 1991 par MAHE et Coll. a montré que 25% des femmes âgées de 15 à 45 ans pratiquent la dépigmentation.
A Lomé (TOGO) en 1997, une enquête réalisée au grand marché par PICHE P et coll. a montré que 58,90% des femmes utilisent les produits cosmétiques dépigmentant. Avec une telle fréquence l’étude suggère que l’utilisation des produits cosmétiques dépigmentant par les femmes est fréquente à Lomé. Know more on, medicare and grocery allowance
A Dakar (SENEGAL) RAYMOND E, dans une population féminine âgée de 15 à 60 ans hospitalisés dans le service de médecine en 1999, a trouvé que 27,9% des femmes utilisent cette pratique.
A Conakry (GUINEE) en 2006, CISSE M Etal. Dans leur enquête au service de dermatologie vénérologie au CHU Donka ont eu une fréquence de 7,57% chez des patientes reçues en consultation dans le service pratiquant la dépigmentation artificielle.
LA MASAD : Professeur, comment peut-on faire la classification des produits dépigmentant et leurs mécanismes d’action.
Pr. CISSE : Les produits dépigmentant réagissent par plusieurs mécanismes :
- Soit en bloquant la voie de synthèse de la mélanine à un niveau donné (inhibition par compétition enzymatique, blocage des sites actifs),
- Soit en ralentissant l’activité fonctionnelle du mélanocyte,
- Soit enfin, en détruisant les mélanocytes (mécanisme de mélanocytotoxicité, plus difficile à contrôler).
Cependant, quelque soit leur mécanisme et leur puissance d’activité, il est nécessaire de prendre en compte le niveau de profondeur de l’excès de pigment.
1. Substances dépigmentant « classiques »
– L’hydroquinone (HQ) :
Son efficacité, variable, débute en règle générale vers la 4ème semaine de traitement et devient maximale au cours du 4e mois.
Ses effets, disparaissant environ deux mois après l’arrêt du traitement d’entretien et de surveillance prolongée.
– Le mercure et les dérivés mercuriels : [34]
Ces substances agissent en tant que inhibiteurs enzymatiques, bloquant l’activité de la tyrosinase. De surcroît, les dépigmentions obtenues sont partielles et inconstantes.
-Les dermocorticoïdes :
Ils agissent selon trois activités pharmacologiques distinguent qui sont :
- Activité anti inflammatoire
- Activité antiproliférative
- Activité immun modulatrice
– Eau oxygénée, hypochlorite de sodium :
Ces substances viennent compléter la liste des dépigmentants dangereux. Détruisant la mélanine en libérant de l’oxygène, ils comportent autant d’effets secondaires que les précédents et les résultats cliniques sont pauvres.
2. Les substances dépigmentants « naturelles »
Ces sont des composants chimiques naturels d’origine végétale le plus souvent, dont le degré d’activité est très variable.
Hétérosides flavoniques :
De la famille des flavones, certaines plantes ont une propriété reconnue en matière de dépigmentation. Ainsi, la lutéoléine (artichaut, achillée mille feuille, ombellifères tels que le persil, le réséda luteola) possède la propriété de provoquer une perte d’orientation spatiale entre le mélanocyte et le kératinocyte, responsable de la non distribution des mélanosomes.
Hétérosides hydroquinones :
Ce sont les équivalents végétaux de l’hydroquinone. L’arbutine et le méthylarbutine (arbousier, airelle, bruyène,busserole) sont reconnus pour posséder une activité tout à fait honorable et satisfaisante due à leur hydrolyse naturelle libérant de l’hydroquinone et du glucose.
Acides :
Certains acides possèdent une activité dépigmentant intéressante. C’est le cas de l’acide citrique (citron, orange, pamplemousse), de l’acide acétique (pissentil, camomille), ou de l’acide tartrique (vigne).
3. Les substances dépigmentant en cours d’essai :
Il s’agit de molécules ou de substances dont l’activité dépigmentant est possible, mais sur lesquelles l’unanimité n’est pas encore faite.
- Le béta(β) carotène
- Le 4-isopropylcatéchol
- L’acide azélaïque
- Le mercaptomine
